Amiens, Cathédrale - Orgue de tribune : Différence entre versions

De Orgues en Hauts-de-France
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: En 1429, sur l'initiative d'Alphonse Lemire, valet de chambre du roi Charles VI, une certaine somme est réunie grâce à des dons pour qu'un grand orgue soit construit dans l'immense nef de la cathédrale. Cet instrument, achevé en 1431, était tenu pour le plus grand orgue du royaume de France. De cette époque subsistent la tribune, le soubassement du buffet et certains montants supérieurs.
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En 1429, sur l'initiative d'Alphonse Lemire, valet de chambre du roi Charles VI, une certaine somme est réunie grâce à des dons pour qu'un grand orgue soit construit dans l'immense nef de la cathédrale. Cet instrument, achevé en 1431, était tenu pour le plus grand orgue du royaume de France. De cette époque subsistent la tribune, le soubassement du buffet et certains montants supérieurs.
 
Des traces du vieux buffet gothique sont toujours visible à l'intérieur du meuble.  
 
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: 3 claviers de 56 notes et pédalier de 32 notes en fenêtre. Tirants de jeux (Roethinger, 1936) disposés en gradins.
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3 claviers de 56 notes et pédalier de 32 notes en fenêtre. Tirants de jeux (Roethinger, 1936) disposés en gradins.
  
 
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: Mécanique, avec Barker pour les claviers de GO et récit. Mécanique pour le sommier des anches de pédale et pneumatique pour les fonds.
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Mécanique, avec Barker pour les claviers de GO et récit. Mécanique pour le sommier des anches de pédale et pneumatique pour les fonds.
 
La traction des jeux est mécanique pour les fonds et pneumatique pour les jeux de combinaisons.
 
La traction des jeux est mécanique pour les fonds et pneumatique pour les jeux de combinaisons.
 
Les sommiers sont de Cavaillé-Coll.
 
Les sommiers sont de Cavaillé-Coll.
  
 
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: En grande partie de Cavaillé-Coll et Roethinger, avec présence de tuyaux plus anciens réemployés par Cavaillé. Celle-ci est pavillonnée avec dents sur les biseaux.  
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En grande partie de Cavaillé-Coll et Roethinger, avec présence de tuyaux plus anciens réemployés par Cavaillé. Celle-ci est pavillonnée avec dents sur les biseaux.  
  
 
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Dans une salle à hauteur du triforium, l'alimentation primaire est assurée par un moteur (ancien) alimentant 2 groupes de réservoirs superposés. Elle alimente ensuite 6 réservoirs situés à l'intérieur du buffet.
  
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Version du 30 décembre 2019 à 14:41

Historique

En 1429, sur l'initiative d'Alphonse Lemire, valet de chambre du roi Charles VI, une certaine somme est réunie grâce à des dons pour qu'un grand orgue soit construit dans l'immense nef de la cathédrale. Cet instrument, achevé en 1431, était tenu pour le plus grand orgue du royaume de France. De cette époque subsistent la tribune, le soubassement du buffet et certains montants supérieurs. Des traces du vieux buffet gothique sont toujours visible à l'intérieur du meuble. Photo Le buffet gothique En 1549, l'orgue est injouable Un inventaire est alors dressé par Caignard, qui rapporte que l'orgue était un Blockwerk comportant 90 rangs dans les dessus. L'orgue est reconstruit en 1620 par Pierre Pescheur, qui ajoute un Positif de dos. L'expertise est menée par Jehan Titelouze, qui en assure l'inauguration.

Console

3 claviers de 56 notes et pédalier de 32 notes en fenêtre. Tirants de jeux (Roethinger, 1936) disposés en gradins.

Transmissions

Mécanique, avec Barker pour les claviers de GO et récit. Mécanique pour le sommier des anches de pédale et pneumatique pour les fonds. La traction des jeux est mécanique pour les fonds et pneumatique pour les jeux de combinaisons. Les sommiers sont de Cavaillé-Coll.

Tuyauterie

En grande partie de Cavaillé-Coll et Roethinger, avec présence de tuyaux plus anciens réemployés par Cavaillé. Celle-ci est pavillonnée avec dents sur les biseaux.

Dans l'ordre :

  • Pédale (bourdons), dans le triforium
  • Pédale côté Ut#
  • Récit côté Ut
  • Grand-Orgue côté Ut
  • Grand-Orgue côté Ut
  • Pédale côté Ut

Soufflerie

Dans une salle à hauteur du triforium, l'alimentation primaire est assurée par un moteur (ancien) alimentant 2 groupes de réservoirs superposés. Elle alimente ensuite 6 réservoirs situés à l'intérieur du buffet.

Composition actuelle

Positif de dos Grand-Orgue Récit expressif Pédale
Montre 8 Montre 16 Quintaton 16 Bourdon 32
Bourdon 8 Bourdon 16 Diapason-Flûte 8 Principal 16 (emprunt M16)
Flûte à fuseau 8 Montre 8 Cor de nuit 8 Soubasse 16 (ext. B32)
Prestant 4 Diapason 8 Viole de gambe 8 Contrebasse 16
Flûte douce 4 Bourdon 8 Voix céleste 8 Principal 8 (emprunt M16)
Nasard 2 2/3 Flûte harmonique 8 Prestant 4 Bourdon 8 (ext. B32)
Doublette 2 Salicional 8 Flûte 4 Flûte 8
Tierce 1 3/5 Prestant 4 Octavin 2 Prestant 4 (emprunt M16)
Fourniture 4 r. Flûte 4 Plein-jeu 4 r. Flûte 4
Trompette 8 Nasard 2 2/3 Cornet 5 r. Fourniture 4 r.
Cromorne 8 Doublette 2 Bombarde 16 Bombarde 32 (supprimée en 1965)
Clairon 4 Cornet 5 r. Trompette 8 Bombarde 16
Fourniture 6 r. Basson-Hautbois 8 Trompette 8
Cymbale 4 r. Voix humaine 8 Clairon 4
Bombarde 16 Clairon 4
Trompette 8
Clairon 4

Tirasses Pos, GO, Récit. Accouplements : GO, Positif/GO, Récit/GO, Récit/Positif à l'unisson, Positif/GO et Récit/GO à l'octave grave. Appel mixtures Positif, GO, Récit. Appels anches Positif, GO, Récit, Pédale. Appel tutti (tous les appels mixtures et anches). Trémolo Positif et Récit.

Composition

:

Positif de dos :

Bourdon 8 Montre 4 Doublette 2 Fourniture 3 r. Cymbale 3 r. Voix-humaine 8

Grand-Orgue :

Montre 16 Bourdon 16 Montre 8 Bourdon 8 Prestant 4 Flûte 4 Nazard 2 r. Doublette 2 Flageolet 2 Tierce 1 3/5 Cornet 5 r. Grosse Fourniture 5 r. Fourniture 5 r. Cymbale 4 r. Trompette 8 Clairon 4

Pédale :

Flûte 8 Trompette 8 Des travaux sont effectués en 1661 par Louis de Burcourt, facteur à Amiens, puis en 1703 par Antoine Picard. À cette époque le chapitre semble voir traiter avec Clicquot, mais ses devis paraissent trop onéreux et sont écartés. Dans le courant du XVIIIème siècle, de nouveaux travaux ont lieu, menés par Charles Dallery (Amiens), en particulier en 1769, où l'orgue est agrandi. Dans les années 1780, le chapitre souhaite confier la reconstruction de l'orgue à François-Henri Clicquot, mais ce projet est ajourné en raison de la Révolution.

Compostion de l'orgue à la fin du XVIIIème siècle : Positif de dos :

Montre 8 Bourdon 8 Prestant 4 Nazard 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Trompette 8 Cromorne 8 Hautbois 8 Voix-humaine 8

Grand-Orgue :

Montre 16 Bourdon 16 Montre 8 Flûte 8 Bourdon 8 Grosse quinte 5 1/3 Prestant 4 Flûte 4 Nazard 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Cornet 5 r. Fourniture 5 r. Trompette 8 Clairon 4

Récit :

Cornet 5 r. Trompette 8

Pédale :

Flûte 8 Flûte 4 Bombarde 16 Trompette 8 Clairon 4

De 1832 à 1834, John Abbey modifie l'orgue sous la direction de Hamel, laissant la composition suivante : Positif de dos :

Montre 8 Bourdon 8 Prestant 4 Flûte 4 Nazard 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Plein-Jeu Cornet 5 r. Trompette 8 Cromorne 8

Grand-Orgue :

Montre 16 Bourdon 16 Montre 8 Flûte 8 Bourdon 8 Prestant 4 Nazard 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Cornet 5 r. Fourniture 5 r. Bombarde 16 1e Trompette 8 2e Trompette 8 Voix-humaine 8 Clairon 4

Récit :

Flûte 8 Bourdon 8 Prestant 4 Cornet 5 r. Trompette 8 Hautbois 8

Pédale :

Flûte 16 Bourdon 16 Flûte 8 Flûte 4 Bombarde 16 Trompette 8 Clairon 4

À la fin du XIXème siècle, l'orgue étant en mauvais état, plusieurs facteurs sont consultés en vue de sa restauration, parmi lesquels les frères Abbey, Schyven et Stoltz. C'est finalement Aristide Cavaillé-Coll qui reconstruit l'orgue de 1887 à 1889. Harmonisé par Glock et inauguré par Alexandre Guilmant. L'orgue jouissait alors d'une grande réputation pour la qualité de ses timbres. Il comportait trois claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes ainsi composés : Positif de dos :

Montre 8 Bourdon 8 Salicional 8 Unda maris 8 Prestant 4 Flûte douce 4 Nasard 2 2/3 Doublette 2 Carillon 3 r. Trompette 8 Cromorne 8 Clairon 4

Grand-Orgue :

Montre 16 Bourdon 16 Montre 8 Bourdon 8 Flûte harmonique 8 Violoncelle 8 Prestant 4 Flûte octaviante 4 Nasard 2 2/3 Doublette 2 Cornet 5 r. Fourniture 5 r. Cymbale 3 r. Bombarde 16 Trompette 8 Basson 8 Clairon 4


Récit expressif :

Bourdon 16 Diapason 8 Cor de nuit 8 Flûte traversière 8 Viole de gambe 8 Voix céleste 8 Flûte octaviante 4 Octavin 2 Cornet 5 r. Basson 16 Trompette harmonique 8 Basson-Hautbois 8 Voix humaine 8 Clairon harmonique 4

Pédale :

Contrebasse 16 Soubasse 16 Quinte 10 2/3 Flûte 8 Flûte 4 Bombarde 16 Trompette 8 Clairon 4

Accouplements GO, Positif/GO, Récit/GO, Récit/Positif à l'unisson, Positif/GO et Récit/GO à l'octave grave. Tirasses Positif, GO, Récit. Appel anches Positif, GO, Récit, Pédale. Trémolo Positif et Récit.

En 1914, le ministre des Beaux-Arts ordonne le démontage de l'orgue, rapidement effectué par les pompiers de Paris aidés de Félix Van Den Brande, facteur à Amiens, puis stocké au château d'Eu avec une partie du mobilier. Contrairement à certaines rumeurs, le démontage de l'orgue et son stockage se déroulèrent sans anicroche.

L'instrument n'est remonté qu'en 1936 par la maison Roethinger, qui effectue des modifications sur le plan sonore : ainsi, certains jeux de Cavaillé-Coll ayant disparus sont remplacés par d'autres d'esthétique néoclassique, et les pressions sont baissées. De plus, la console est refaite. Dans son article sur l'instrument pour la revue l'Orgue, Norbert Dufourcq remarque que ce dernier ne s'épanouit pas dans l'immense nef, et qu'un clavier supplémentaire doté de chamades eût été préférable à la Contrebombarde 32 en cuivre, qui, à elle seule, couvrait le reste de l'orgue...

En 1965, un relevage incluant quelques légères modifications a lieu, réalisé par Charles Acker pour le compte de la maison Roethinger. La Contrebombarde, dégradée par les pigeons, est déposée à cette occasion.

Photos

: Dorian Dineur, Geoffrey Chesnier

État

: moyen en 2017, l'instrument n'a pas été relevé depuis 1965. Un projet est en cours d'élaboration.

Organistes

et remerciements : Geoffrey Chesnier

Édifice et localisation

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Notes et références