La Madeleine, N.D. de Lourdes : Différence entre versions
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− | <table style="width: | + | <table style="width: 650px;" border="1" width="536" cellspacing="0" cellpadding="0"><caption>La Madeleine, N.D. de Lourdes - Composition (2009)</caption> |
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Version du 6 décembre 2019 à 22:15
Sommaire
Édifice
Il y a à La Madeleine trois clochers, et le plus récent, N.D. de Lourdes, date de 1937. À vrai dire, c'était un clocher sans cloches et même sans beffroi jusqu'en 200x, date à laquelle deux cloches ont été accrochées à l'angle Sud de la façade. Elles sont exposées à l'air libre, et le bâti métallique léger qui les porte est sans doute une raison de l'adoption d'une volée "rétro" : le joug est incurvé de manière à ce que la cloche oscille plus ou moins autour de son centre de gravité. Le résultat, c'est que le battant frappe le bord inférieur de la cloche plutôt que le bord supérieur et, par gravité, reste plus longtemps appliqué sur le bord de la cloche lorsqu'il la percute. Cela rend la sonorité moins brillante, voire un peu lugubre. Il n'y a pas qu'en facture d'orgue que la mécanique joue sur le son...
L'édifice est une création "Art Déco" en briques, recréant quelque peu l'atmosphère de basiliques byzantines (volumes, mosaïques). La décoration est assez riche, au contraire par exemple de N.D. des Victoires à Lille qui présente quelques similitudes. Le presbytère et les autres locaux paroissiaux sont assortis, et forment un bel ensemble.
Le plan est à peu près carré au sol. Les voûtes suggèrent une croix grecque. L'absence de bas-côtés, la grande hauteur génèrent une très importante réverbération (de l'ordre de 5-6s) et un important gonflement des basses. On est donc surpris du volume que peuvent prendre les principaux de Gonzalez dans de telles conditions. En revanche, la lisibilité de la musique en souffre, et même les attaques de notes, d'habitude plutôt tranchantes, sont ici arrondies.
Historique
Je reproduis ci-dessous la notice affichée dans l'église :
L'instrument fut commandé par M. l'Abbé Sion, curé de la paroisse, aux établissements Gonzalez à Paris en 1936. Sur la proposition du facteur d'orgues, l'instrument fut présenté à l'exposition universelle, section catholique, de 1937 à Paris, avec la promesse qu'une partie de l'orgue parlerait pour Noël. L'instrument fut terminé en 1939.
Puis en 1952, l'instrument fut restauré et complété toujours par les établissements Gonzalez. Il fut inauguré le 16 octobre 1952 [recte : dimanche 19 octobre] par Monseigneur Dutoit. Aux grandes orgues le maître André Marchal, titulaire du G.O. de Saint Eustache à Paris, les commentaires étant assurés par Norbert Dufourcq, professeur au conservatoire de Paris.
Monsieur Olivier fur titulaire de l'instrument jusqu'en 1969 ; depuis la relève est assurée par Paule Gilbert. Actuellement l'instrument est entretenu par [biffé : M. Cogez, facteur d'orgue à Tourcoing] M. Pascal, facteur d'orgue à Lille.
Mgr Dutoit était alors archevêque titulaire de Sébastopolis. La composition définitive, tenant compte des observations de Jean Cau, est ainsi communiquée par Gonzalez :
Les travaux de Gonzalez en 1952 avaient été rendus nécessaires par la présence de la verrière (orientée plein sud) à l'arrière de l'orgue, et par des dérangements importants dus à un facteur très contesté (Grammet) : "Les jeux ont été bousculés, changés de clavier, changés de rôle dans l'orgue, certains ont même disparu" selon le rapport de visite des Éts Gonzalez, daté du 26 novembre 1947. Le devis de restauration s'élève à 4 845 000 Fr HT, dont 1 715 000 Fr pour la fourniture de 18 jeux neufs. Pascal, dans son devis de 1949, mentionne aussi des tailles bouleversées et des bouches abîmées par des travaux de réharmonisation.
Buffet
Brille par son absence. Il met en évidence bon nombre de tuyaux en cuivre, notamment utilisé pour les basses des principaux (pas seulement en montre).
Le soubassement n'est pas dépourvu d'élégance. Il est constitué de minces planches de chêne assez clair, parfois incurvées (cf. photos - à venir).
Description
La disposition des sommiers est la suivante : la boîte du récit occupe la position centrale. Elle est surmontée du positif ("de couronne"), et encadrée des sommiers ut et ut# du grand orgue, lui même flanqué des sommiers de la pédale. Quelques tuyaux en bois sont postés derrière l'orgue, contre la verrière qui n'est occultée que par des plaques translucides, et alimentés via des relais pneumatiques. Les tuyaux en cuivre de la "tourelle" centrale sont probablement ceux, parlants, du principal 16 de pédale.
Console "retournée" ; claviers de 56 notes, pédalier de 32 notes. Transmission mécanique non suspendue pour les notes, avec machine Barker pour le G.O., le tout d'une remarquable légèreté.
Composition actuelle
I - Grand Orgue | II - Positif | III - Récit expr. | Pédale |
Bourdon 16 | Principal 8 | Quintaton 8 ** | Principal 16 |
Montre 8 | Cor de nuit 8 * | Flûte à fuseau 8 | Soubasse 16 (a) |
Bourdon 8 | Flûte 4 | Dulciane 8 * | Principal 8 |
Flûte harmonique 8 * | Nasard 2 2/3 | Voix céleste 8 * | Bourdon 8 * |
Prestant 4 | Doublette 2 | Flûte conique 4 | Flûte 4 |
Flûte à cheminée 4 * | Quarte de Nasard 2 | Octavin 2 | Fourniture IV |
Doublette 2 * | Tierce 1 3/5 | Sesquialtera II | Bombarde 16 * |
Plein Jeu V | Larigot 1 1/3 * | Plein Jeu V * | Trompette 8 * |
Trompette 8 | Plein Jeu IV | Bombarde 16 * | Clairon 4 * |
Clairon 4 | Cromorne 8 | Trompette 8 | |
Chalumeau 4 | Clairon 4 * |
(a) emprunt du bourdon 16 GO
Toutes les tirasses et accouplements "normaux". Six combinaisons ajustables. Appels anches Pédale, GO, Pos, Rec.
Les étoiles indiquent les changements de composition entre 1939 et 1952 :
* : jeux initialement prévus mais non posés en 1939 ; un piccolo 1' avait été prévu, Jean Cau avait préconisé une septième, mais un larigot a finalement pris sa place ;
** : le quintaton se trouvait au positif en 1939
État
Assez bon en 2009. L'orgue est très régulièrement utilisé pour les offices. Peu de récitals. Un accord général serait très souhaitable.
Titulaires
1952 ? - 1969 : M. Olivier
1969 - 2014 : Paule Gilbert
2015 - : Vincent Tinencourt
Sources
Outre les références citées plus haut :
Fonds Jean Cau des Archives Départementales du Nord