Lille, N.D. de Consolation : Différence entre versions
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Changement des pompes, initialement à un bras (opposé à la console), puis à pédales derrière l'instrument dans la tour des cloches. Depuis 1926, l'église est éclairée et chauffée à l'électricité. C'est en 1929 que [[Séquiès]] installe une soufflerie électrique pour 3650 francs, comprenant une turbine, une sourdine, un conduit et un clapet de retenue pour permettre l'utilisation de la soufflerie à pédales en cas de panne. | Changement des pompes, initialement à un bras (opposé à la console), puis à pédales derrière l'instrument dans la tour des cloches. Depuis 1926, l'église est éclairée et chauffée à l'électricité. C'est en 1929 que [[Séquiès]] installe une soufflerie électrique pour 3650 francs, comprenant une turbine, une sourdine, un conduit et un clapet de retenue pour permettre l'utilisation de la soufflerie à pédales en cas de panne. | ||
− | En 1952, relevage par [[Pascal|Jean Pascal (Lille)]]. La teneur des travaux n'est pas exactement connue, mais la suppression de la gambe 8, son remplacement par une sesquialtera et la coupe de la flûte harmonique 4 font suite à une suggestion de Jean Cau, attestée dans sa correspondance. | + | En 1952, relevage par [[Pascal|Jean Pascal (Lille)]]. La teneur des travaux n'est pas exactement connue, mais la suppression de la gambe 8, son remplacement par une sesquialtera et la coupe de la flûte harmonique 4 font suite à une suggestion de Jean Cau, attestée dans sa correspondance. L'absence de résultante 16 dans le plein jeu est aussi caractéristique de cette époque et faisait sans doute partie du devis de Pascal(Jean Cau exige d'ailleurs systématiquement l'élimination des résultantes 16 quand il les rencontre). Enfin, Jean Cau avait demandé que l'on envisage de porter l'étendue du pédalier à 30 notes, avec ajout d'emprunts de la trompette et du clairon, mais ces options ont dû être abandonnées (difficulté et coût excessif). |
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* "Histoire de N.D. de Consolation", par A. Feuillet, Lille, conservé à la bibliothèque municipale de Lille | * "Histoire de N.D. de Consolation", par A. Feuillet, Lille, conservé à la bibliothèque municipale de Lille | ||
* facture A. Séquiès de 1929 conservée aux archives diocésaines, au séminaire de Lille | * facture A. Séquiès de 1929 conservée aux archives diocésaines, au séminaire de Lille |
Version actuelle datée du 13 janvier 2022 à 21:42
Sommaire
Édifice
(réservé)
Historique
Orgue de tribune construit par Pierre Schyven en 1880[1].
Changement des pompes, initialement à un bras (opposé à la console), puis à pédales derrière l'instrument dans la tour des cloches. Depuis 1926, l'église est éclairée et chauffée à l'électricité. C'est en 1929 que Séquiès installe une soufflerie électrique pour 3650 francs, comprenant une turbine, une sourdine, un conduit et un clapet de retenue pour permettre l'utilisation de la soufflerie à pédales en cas de panne.
En 1952, relevage par Jean Pascal (Lille). La teneur des travaux n'est pas exactement connue, mais la suppression de la gambe 8, son remplacement par une sesquialtera et la coupe de la flûte harmonique 4 font suite à une suggestion de Jean Cau, attestée dans sa correspondance. L'absence de résultante 16 dans le plein jeu est aussi caractéristique de cette époque et faisait sans doute partie du devis de Pascal(Jean Cau exige d'ailleurs systématiquement l'élimination des résultantes 16 quand il les rencontre). Enfin, Jean Cau avait demandé que l'on envisage de porter l'étendue du pédalier à 30 notes, avec ajout d'emprunts de la trompette et du clairon, mais ces options ont dû être abandonnées (difficulté et coût excessif).
Les dents grattées et chanfreins sur les lèvres supérieures remontent sans doute à ce même relevage.
Vers 2010 : remise en état des boursettes ; reprise de la sesquialtera par Daniel Decavel ; restauration de la flûte 4 par Antoine Bois. Cette flûte octaviante, qui ne l'était plus et parlait très mal (inaccordable...), l'est redevenue et parle a présent fort bien. Une photo (ci-dessous) illustre l'intervention effectuée.
Pour mémoire, la transformation de flûtes harmoniques ou octaviantes en flûtes "ordinaires" était une opération de récupération de métal avec alibi idéologique : les jeux harmoniques étaient, disait-on, une invention de l'époque symphonique, alors décriée.
À une date inconnue : pédale d'expression modifiée (à l'origine : 2 pédales Piano / forte), remplacée par une bascule sur le même mécanisme. Il subsiste d'ailleurs deux plaques émaillées portant l'inscription "expression", sous la pédale à bascule.
Description
Orgue en un seul corps, avec console latérale encastrée ("en fenêtre"). Deux claviers de 56 notes et pédalier de 27 notes (le sommier était prévu pour 29 notes, les deux dernières ne sont pas accrochées). La plaque du facteur est encastrée sur la planche en dessous des tirants de jeux, ces derniers étant tous disposés sur le fronton au-dessus des claviers, sur deux rangées.
Tous les jeux sont placés sur un sommier unique à deux layes avec emprunt mécanique des jeux. De nombreux jeux parlent via l'une ou l'autre soupape, correspondant au 1° ou au 2° clavier, avec présence d'un antiretour dans la chape du sommier. Par exemple, le basson hautbois parle via les fonds du récit, et via les anches au Grand Orgue.
Le tout est placé dans une unique boîte expressive, avec jalousies à l'avant.
Traction et tirage de jeux mécaniques, avec dédoublements : de nombreux jeux ont deux registres, afin de pouvoir être alimentés par les gravures du grand orgue ou du récit (ou de la pédale). Les deux barres de registres de la flûte octaviante 4 sont bien visibles sur une des photos ci-dessous.
Un brevet pour les sommiers à registres à "dédoublement" a été déposé par Pierre Schyven en 1883 (selon le dictionnaire mentionné ci-dessus). Mais d'autres systèmes d'emprunt purement mécaniques avaient déjà été pratiqués bien avant cette date, notamment par Merklin (Rome, St Louis des Français, 1880). Peut-être Schyven n'a-t-il fait breveter qu'une nouvelle variante de dédoublement, faisant sonner les tuyaux à des octaves différentes (comme à St Jean Baptiste de Châlons, ou à Ste Elisabeth de Roubaix), ce qui n'est pas le cas ici ni à Rome.
Buffet
A l'origine, l'orgue était dépourvu de buffet, la boîte expressive étant peinte avec des motifs encore visibles aujourd'hui.
Les plates faces sont garnies de tuyaux postiches en bois peint. La montre 8 est donc entièrement dans la boîte expressive. Il est possible que les tuyaux de façade (muets) aient été en métal, et pillés lors de l'une ou l'autre guerre.
Les parois latérales sont doubles : celles du buffet couvrent celles de la boîte expressive, avec un intervalle de quelques centimètres. On accède donc à la tuyauterie en manœuvrant deux portes consécutives.
Composition
Devis
Tout d'abord, la composition d'origine, selon le devis de Schyven :
Composition de l'orgue de N.D. de Consolation , Lille [devis de 1880] | ||
I - Grand Orgue expr. | II - Positif expr. | Pédale |
Bourdon 16 | Bourdon 8 * | Soubasse 16 * |
Montre 8 | Flûte harmonique 8 * | Octave Basse 8 * |
Bourdon 8 | Salicional 8 * | Basson 16 * |
Flûte harmonique 8 | Gambe 8 | |
Salicional 8 | Flûte harmonique 4 * | |
Viola di Gamba 8 | Voix céleste 8 (ut 2) | |
Prestant 4 | Basson Hautbois 8 * (ut 2) | |
Flûte harmonique 4 | ||
Basson 16 | ||
Trompette 8 | ||
Basson Hautbois 8 |
Manuels de 56 notes et pédalier de 27 notes. Les jeux de transmission sont notés * ; la flûte octaviante du GO et la flûte harmonique du R sont bien un seul et même jeu, mais c'est sans compter sur les organologues, qui aiment jouer sur les adjectifs.
Pédales de combinaison :
Tirasses GO, Pos ; Introduction des jeux de combinaison du GO ; Pédale d'expression générale ; 2° pédale d'expression pour le buffet (côtés du buffet) ; tremblant.
La réalisation semble avoir été différente du devis, puisque tout la tuyauterie (hormis le rang de tierce, Pascal 1970) serait de Schyven.
Composition actuelle
Telle que relevée à la console, en mars 2010. Les jeux dédoublés sont indiqués par une astérisque (*).
Composition de l'orgue de N.D. de Consolation , Lille [2011] | ||
I - Grand Orgue expr. | II - Positif expr. | Pédale |
Bourdon 16 | Bourdon 8 * | Soubasse 16 * |
Montre 8 | Flûte harmonique 8 * | Octav-basse 8 * |
Bourdon 8 | Salicional 8 * | Bombarde 16 * |
Flûte harmonique 8 | Voix céleste 8 | |
Salicional 8 | Flûte octaviante 4 * | |
Prestant 4 | Flageolet 2 | |
Flûte octaviante 4 | Sesquialtera II | |
Nasard 2 2/3 * | Basson Hautbois 8 * | |
Fourniture III | ||
Bombarde 16 | ||
trompette 8 | ||
Basson Hautbois 8 | ||
Clairon 4 |
Manuels de 56 notes, pédalier de 27 notes.
Tirasses GO, Positif, Jeux de combinaison, expression, Positif / G.O., tremolo (?)
L'octav-basse est un emprunt de la basse de la flûte.
Le nasard est un emprunt du 1° rang de sesquialtera, et serait bien de Schyven (bouché puis conique à partir du 2° fa#, très doux). La "porcelaine" du registre n'est pas d'origine, non plus que celle de la sesquialtera (plastique plat !). Le rang de tierce est étroit, et aurait été introduit en 1970 par Pascal.
Composition de la fourniture, selon la fiche d'inventaire des orgues du Nord :
Ut 1 | Ut 2 | Ut# 3 |
2 | 2 2/3 | 4 |
1 1/3 | 2 | 2 2/3 |
1 | 1 1/3 | 2 |
Elle n'est pas d'origine, mais pourrait être de récupération (examen de la tuyauterie à faire) : curieusement, la fourniture de Lambersart, St Calixte a pratiquement la même composition ; il suffit d'enlever la résultante 16 à partir du 4° ut, comme c'était la mode il y a quelques décennies, pour obtenir à peu de chose près, et sans frais, le résultat ci-dessus.
Projet Ph. Lefebvre, 2003
L'orgue, entièrement en boîte expressive et sans jeux indépendants à la pédale, court évidemment un risque de "normalisation", alors que la pratique instrumentale montre que cela n'est ni nécessaire, ni même souhaitable. À titre d'exemple, voici un projet élaboré par Philippe Lefebvre en 2003, demeuré sans suite :
1° Clavier | 2° Clavier (expressif) | Pédale (30 notes) |
Montre 8 | Bourdon 8 (d) | Soubasse 16 |
Bourdon 8 | Dessus de flûte 8 (e) | Flûte 8 (e) |
Prestant 4 | Salicional 8 | Bombarde 16 |
Quinte 2 2/3 (a) | Voix céleste 8 | |
Doublette 2 | Flûte 4 | |
Plein-jeu V | Flûte 2 | |
Cornet III (b) | Flageolet 1 (f) | |
Dessus de Bombarde 16 (c) | Basson-Hautbois 8 | |
Trompette 8 | Trompette 8 (g) | |
tremblant doux |
(a) réemploi du nasard ; (b) Ut 3, neuf ; (c) Ut 3 ; (d) neuf ; (e) de la flûte harmonique actuelle ; (f) de la tierce actuelle ; (g) du clairon actuel, complété dans le grave.
Accouplement II/I ; Tirasses I, II, II (4')
État
L'état de l'orgue est assez bon, grâce à des soins attentifs et constants. Le sommier à emprunts fonctionne bien mais présente quelques fuites qui gênent l'émission sonore de quelques tuyaux aigus. Les jeux empruntés peuvent être tirés sur deux claviers à la fois, grâce à un système de clapets anti-retour. Ce système présente moins de limitations que les "jeux baladeurs" parfois pratiqués de nos jours, mais il est plus sensible aux dérangements. Le pire est la différence d'alimentation selon que l'on utilise un clavier ou l'autre pour faire parler le même tuyau : s'il est accordé pour être juste sur un clavier, il est alors faux sur l'autre. Il suffit de peu de chose (poussière, insecte...) pour que la différence d'alimentation soit sensible.
Organistes
Pendant 51 ans, les orgues de Notre Dame de Consolation furent tenues par un organiste aveugle, M. Théodore Langlet (+ 1940).
1954... : André François
...?... Suzanne Verstraete
Johann Günter Egginger, Éric Buseyne, Nicolas Pichon, Airy Magnien (suppléant, vers 2003-2007)
Actuellement [2011] : Nicolas Pichon, Vincent Tinencourt...
Illustrations
Sources
- Visites
- communication écrite du titulaire
- Notes manuscrites, Ph. Lefebvre
- "Histoire de N.D. de Consolation", par A. Feuillet, Lille, conservé à la bibliothèque municipale de Lille
- facture A. Séquiès de 1929 conservée aux archives diocésaines, au séminaire de Lille
- dossier "N.D. de Consolation" du fonds Jean Cau, cote 123J5, aux archives départementales du Nord.