Lambersart, St Calixte : Différence entre versions
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Version du 10 décembre 2019 à 11:23
Sommaire
Édifice
L'église St Calixte a été édifiée en 1893-1896 (le chevet porte une inscription "1894"). Elle remplace une hallekerke sans doute beaucoup plus petite. Cf. cette page, du site de la commune. Une partie du mobilier, dont la tribune (et peut-être le buffet d'orgue) sont dus à Gustave Pattein, comme à St Sauveur de Lille.
Historique
L'orgue a été fourni neuf par Pierre Schyven en 1894 ou 1896 (les deux dates figurent dans la même source).
Intervention de "Pierre Schyven & fils", donc probablement dans la période 1902-1910 : en effet, la console arbore les deux marques de fabrique ("Pierre Schyven & Cie / Bruxelles" était en usage depuis 1875 environ jusqu'à la reprise par le fils vers 1902). Le mécanisme de crescendo a très probablement été revu à cette époque, avec affichage de la station sur le fronton des claviers au centre, ce qui expliquerait la place insolite de la marque "Pierre Schyven" (sur l'arrière de la console, c'est-à-dire côté nef) et l'ajout de la marque "Pierre Schyven & fils" à droite, au-dessus des claviers. Il est presque certain que les combinaisons fixes ont été ajoutées à cette occasion : en effet, l'avant du couvercle de la console repose sur deux pièces de chêne rapportées, sans doute pour permettre le dégagement nécessaire aux poussoirs situés sous le clavier de grand orgue.
Pillage des tuyaux de montre au cours de la 1° guerre mondiale. Remplacement par des tuyaux en zinc en 1920 par l'entreprise Delobel.
Relevage en 1994. L'intervenant et la consistance des travaux restent à déterminer (l'article de journal mentionne un dépoussiérage ; le placage des claviers, qui était dans un triste état en 1990, a probablement été refait à cette occasion).
Description
Orgue de tribune en un seul corps, avec console séparée faisant face à la nef. Transmission pneumatique (tubulaire) pour les notes et pour les jeux, dérivée du système "Weigle". Cette transmission a permis l'ajout de quatre combinaisons fixes et d'un crescendo. Pour la description du mécanisme de crescendo, se reporter à l'article sur Ste Marie Madeleine à Lille : en effet, cet autre orgue de Schyven est son exact contemporain (1895), et les parties mécaniques ou pneumatiques sont très probablement de conception identique. À l'audition de celui-ci, on ne peut que regretter la non-conservation de celui-là.
Buffet
Le buffet est une simple façade (pas de plafond). Le style de la menuiserie est assez différent de celui de la console : on peut penser que le buffet est de Buisine (entreprise locale qui jouissait d'un quasi-monopole) ou Gustave Pattein, alors que la console est de Schyven.
Les statues du roi David et de Ste Cécile, placées de chaque côté du buffet, faisaient partie des "figures imposées" (cf. St Maurice, Ste Catherine ou St Sauveur à Lille) et ont probablement été exécutées en même temps.
Composition
Semble d'origine, comme toutes les porcelaines qui désignent les noms des jeux.
I - Grand Orgue | II - Récit expr. | Pédale |
Bourdon 16 | Flûte harmonique 8 | Sousbasse 16 |
Montre 8 | Bourdon 8 | Octave 8 |
Bourdon 8 | Salicional 8 | Bombarde 16 |
Flûte harmonique 8 | Voix céleste 8 | |
Gambe 8 | Flûte d'écho 4 | |
Prestant 4 | Doublette 2 | |
Fourniture [III-IV] | Basson-Hautbois 8 | |
Trompette 8 | Trompette harmonique 8 | |
Clairon 4 | Voix humaine 8 |
Claviers de 56 notes, pédalier de 30 notes. Tirasses I et II, accouplement II/I, Octave grave, expression récit, crescendo, tremolo. Combinaisons fixes notées I à IV (composition non relevée) et annulation. Composition de la fourniture :
Ut 1 | Ut 2 | Ut 3 | Ut 4 | Ut 5 |
4 | 5 1/3 | 8 | ||
2 | 2 2/3 | 2 2/3 | 4 | 5 1/3 |
1 1/3 | 2 | 2 | 2 2/3 | 4 |
1 | 1 1/3 | 1 1/3 | 2 | 2 2/3 |
Cette composition est vraisemblablement d'origine. L'entrée de la résultante de 16 au 4° Ut se retrouve dans d'autres instruments du même facteur (exemple : Châlons en Champagne, St Jean, orgue de choeur).
La doublette est en fait une flûte, en particulier dans les dessus. Là encore, une analogie avec Châlons en Champagne.
Les stations du crescendo sont les suivantes (non testées faute de temps ; en particulier, j'ignore si les stations comprennent ou non les accouplements et tirasses) :
1 - Salicional 8, Sousbasse 16 [rien au G.O.) 2 - Récit + Bourdon 8 3 - R + Flûte 8, GO + Bourdon 8 4 - GO + Flûte 8 5 - GO + Montre, Péd + Octave 6 - GO + Gambe, R + Flûte 4 7 - GO + Prestant, R + Basson Hautbois 8 - GO + Bourdon 16, R + Trompette 8 9 - GO + Fourniture, R + Doublette 10 - GO + Trompette 11 - GO + Clairon, Péd + Bombarde
Les stations en cours d'utilisation sont repérées par des petits boutons saillants en ivoire situés sous la fenêtre identifiant les jeux concernés ; par exemple, sur la station 4, les quatre premiers boutons (en partant de la gauche) sont sortis.
État
Assez bon en 2012. Les transmissions pneumatiques marchent convenablement, malgré quelques "trous" (notes muettes sur certains jeux) et quelques fuites audibles (tirasse du GO...). La traction des notes répond plutôt bien, avec le toucher très souple propre à ce système.
Organistes
1982 ... 2012 ... : Dominique Chevalier
Illustrations
Projet
Le titulaire a fondé, en 1986, une association "Point d'orgue" dont l'objet était, à l'origine, l'installation d'un orgue neuf (projet Van den Heuvel, suivant de près les préceptes de Jean Guillou). Déplacement possible de l'orgue actuel vers l'église N.D. de Fatima (Lambersart), où se trouve actuellement un petit orgue Delmotte prêté par un particulier. Voir dans cette annexe le projet proposé.
Sources
Plaquette "Projet de la construction d'orgue monumental pour l'église St Calixte de Lambersart", par Dominique Chevalier, 2012
Visite (août 2012)
Articles dans La Voix du Nord, 8 juillet 2012