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Sommaire

Édifice

(réservé)

Historique

Orgue construit par Pierre Schyven en 1880 (source : dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Haine et Meuùs).

Changement des pompes, initialement à un bras (opposé à la console), puis à pédales derrière l'instrument dans la tour des cloches. Depuis 1926, l'église est éclairée et chauffée à l'électricité. C'est en 1929 que Séquiès (10, rue Charles Quint à Lille) installe une soufflerie électrique pour 3650 francs, comprenant une turbine, une sourdine, un conduit et un clapet de retenue pour permettre l'utilisation de la soufflerie à pédales en cas de panne.

En 1952, relevage par Jean Pascal (Lille). La teneur des travaux n'est pas exactement connue, mais la suppression de la gambe 8, son remplacement par une sesquialtera et la coupe de la flûte harmonique 4 font suite à une suggestion de Jean Cau, attestée dans sa correspondance. La suppression de la résultante 16 du plein jeu est aussi caractéristique de cette époque et faisait sans doute partie du devis initial, puisque Jean Cau ne la demande pas (alors qu'il l'exige partout ailleurs). Enfin, Jean Cau avait demandé que l'on envisage de porter l'étendue du pédalier à 30 notes, avec ajout d'emprunts de la trompette et du clairon, mais ces options ont dû être abandonnées (difficulté et coût excessif).

Les dents grattées et chanfreins sur les lèvres supérieures remontent sans doute à ce même relevage.

Vers 2010 : remise en état des boursettes ; reprise de la sesquialtera par Daniel Decavel ; restauration de la flûte 4 (qui redevient harmonique) par Antoine Bois.
à une date inconnue : pédale d'expression modifiée (à l'origine : 2 pédales Piano / forte), remplacée par une bascule sur le même mécanisme. Il subsiste d'ailleurs deux plaques émaillées portant l'inscription "expression", sous la pédale à bascule.

Description

Orgue en un seul corps, avec console latérale encastrée ("en fenêtre").
La plaque du facteur est encastrée sur la planche en dessous des tirants de jeux, ces derniers étant tous disposés sur le fronton au-dessus des claviers, sur deux rangées. Deux claviers de 56 notes et pédalier de 27 notes (le sommier était prévu pour 29 notes, les deux dernières ne sont pas accrochées).
Tous les jeux sont placés sur un sommier unique à deux layes avec emprunt mécanique des jeux. De nombreux jeux parlent via l'une ou l'autre soupape, correspondant au 1° ou au 2° clavier, avec présence d'un antiretour dans la chape du sommier. Par exemple, le basson hautbois parle via les fonds du récit, et via les anches au Grand Orgue.
Le tout est placé dans une unique boîte expressive, avec jalousies à l'avant.
Traction et tirage de jeux mécaniques, avec dédoublements : de nombreux jeux ont deux registres, afin de pouvoir être alimentés par les gravures du grand orgue ou du récit (ou de la pédale). Les deux barres de registres de la flûte octaviante 4 sont bien visibles sur une des photos ci-dessous.

Un brevet pour les sommiers à registres à "dédoublement" a été déposé par Pierre Schyven en 1883 (selon le dictionnaire mentionné ci-dessus). Mais d'autres systèmes d'emprunt purement mécaniques avaient déjà été pratiqués bien avant cette date, notamment par Merklin (Rome, St Louis des Français, 1880). Peut-être Schyven n'a-t-il fait breveter qu'une nouvelle variante de dédoublement, faisant sonner les tuyaux à des octaves différentes (comme à Châlons, ou à Ste Elisabeth de Roubaix), ce qui n'est pas le cas ici ni à Rome.

Cet orgue, malgré ses quinze jeux réels seulement, sa boîte unique, sa mécanique assez dure et son pédalier limité au ré et déporté vers la droite, est d'une étonnante souplesse d'emploi. Des registrations très inattendues y sont possibles (le nasard, très doux, permet de nombreuses combinaisons ; un grand plenum boîte fermée n'est pas chose courante ; etc.). Les timbres sont très diversifiés et d'une grande qualité, notamment les anches et l'excellent salicional. L'auteur de ces lignes y a joué 155 des 253 pièces de l'Orgue Mystique de Charles Tournemire sans ressentir de "limitation", au prix bien sûr de quelques acrobaties pour circonvenir l'étendue limitée du pédalier et l'absence de troisième clavier (mains réparties sur deux claviers, transpositions, etc.).

Buffet

A l'origine, l'orgue était dépourvu de buffet, la boîte expressive étant peinte avec des motifs encore visibles aujourd'hui. Les plates faces sont garnies de tuyaux postiches en bois peint. La montre 8 est donc entièrement dans la boîte expressive. Il est possible que les tuyaux de façade (muets) aient été en métal, et pillés lors de l'une ou l'autre guerre.
Les parois latérales sont doubles : celles du buffet couvrent celles de la boîte expressive, avec un intervalle de quelques centimètres. On accède donc à la tuyauterie en manœuvrant deux portes.

Composition

Devis

Tout d'abord, la composition d'origine, selon le devis de Schyven :

Composition de l'orgue de N.D. de Consolation , Lille [devis de 1880]
I - Grand Orgue expr. II - Positif expr. Pédale
Bourdon 16 Bourdon 8 * Soubasse 16 *
Montre 8 Flûte harmonique 8 * Octave Basse 8 *
Bourdon 8 Salicional 8 * Basson 16 *
Flûte harmonique 8 Gambe 8  
Salicional 8 Flûte harmonique 4 *  
Viola di Gamba 8 Voix céleste 8 (ut 2)  
Prestant 4 Basson Hautbois 8 * (ut 2)  
Flûte harmonique 4    
Basson 16    
Trompette 8    
Basson Hautbois 8    

Manuels de 56 notes et pédalier de 27 notes. Les jeux de transmission sont notés *
Pédales de combinaison :
Tirasses GO, Pos ; Introduction des jeux de combinaison du GO ; Pédale d'expression générale ; 2° pédale d'expression pour le buffet (côtés du buffet) ; tremblant.

La réalisation semble avoir été différente du devis, puisque tout la tuyauterie (hormis le rang de tierce, Pascal 1970) serait de Schyven.

Composition actuelle

Telle que relevée à la console, en mars 2010. Les jeux dédoublés sont indiqués par une astérisque (*).

<colgroup><col style="mso-width-source: userset; mso-width-alt: 5785; width: 127pt;" span="3" width="170" /> </colgroup>
Composition de l'orgue de N.D. de Consolation , Lille [2011]
I - Grand Orgue expr. II - Positif expr. Pédale
Bourdon 16 Bourdon 8 * Soubasse 16 *
Montre 8 Flûte harmonique 8 * Octav-basse 8 *
Bourdon 8 Salicional 8 * Bombarde 16 *
Flûte harmonique 8 Voix céleste 8  
Salicional 8 Flûte octaviante 4 *  
Prestant 4 Flageolet 2  
Flûte octaviante 4 Sesquialtera II  
Nasard 2 2/3 * Basson Hautbois 8 *  
Fourniture III    
Bombarde 16    
trompette 8    
Basson Hautbois 8    
Clairon 4    

Manuels de 56 notes, pédalier de 27 notes.

Tirasses GO, Positif, Jeux de combinaison, expression, Positif / G.O., tremolo (?)

L'octav-basse est un emprunt de la basse de la flûte.
Le nasard est un emprunt du 1° rang de sesquialtera, et serait bien de Schyven (bouché puis conique à partir du 2° fa#, très doux). La "porcelaine" du registre n'est pas d'origine, non plus que celle de la sesquialtera (plastique plat !). Le rang de tierce est étroit, et aurait été introduit en 1970 par Pascal.

La flûte octaviante, qui ne l'était plus et parlait très mal (inaccordable...), l'est redevenue et parle a présent fort bien. Une photo (ci-dessous) illustre l'intervention effectuée.

Composition de la fourniture, selon la fiche d'inventaire des orgues du Nord :

Ut 1 Ut 2 Ut# 3
2    2 2/3   4
   1 1/3   2    2 2/3  
1 1 1/3 2

Elle pourrait être de Schyven (examen de la tuyauterie à faire), aux retouches près évoquées ci-dessus. En effet, la fourniture de  Lambersart, St Calixte a pratiquement la même composition ; il suffit d'enlever la résultante 16 à partir du 4° ut, comme c'était la mode il y a quelques décennies, pour obtenir à peu de chose près, et sans frais, le résultat ci-dessus.

État

L'état de l'orgue est assez bon, grâce à des soins attentifs et constants. Le sommier à emprunts fonctionne bien mais présente quelques fuites qui gênent l'émission sonore de quelques tuyaux aigus. Les jeux empruntés peuvent être tirés sur deux claviers à la fois, grâce à un système de clapets anti-retour. Ce système présente moins de limitations que les "jeux baladeurs" parfois pratiqués de nos jours, mais il est plus sensible aux dérangements. Le pire est la différence d'alimentation selon que l'on utilise un clavier ou l'autre pour faire parler le même tuyau : s'il est accordé pour être juste sur un clavier, il est alors faux sur l'autre. Il suffit de peu de chose (poussière, insecte...) pour que la différence d'alimentation soit sensible.

Organistes

Pendant 51 ans, les orgues de Notre Dame de Consolation furent tenues par un organiste aveugle, M. Théodore Langlet (+ 1940).

1954... : André François

...?... Suzanne Verstraete

Johann Günter Egginger, Éric Buseyne, Nicolas Pichon, Airy Magnien (suppléant, vers 2003-2007)
Actuellement [2011] : Nicolas Pichon, Vincent Tinencourt...

Illustrations

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Sources

Visites ; dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie (Haine et Meeùs) ; communication écrite du titulaire ; "Histoire de N.D. de Consolation", par A. Feuillet, Lille, conservé à la bibliothèque municipale de Lille ; facture A. Séquiès de 1929 conservée aux archives diocésaines, au séminaire de Lille ; dossier "N.D. de Consolation" du fonds Jean Cau, cote 123J5, aux archives départementales du Nord.