Lille, Sacré-Coeur - Orgue de tribune
Sommaire
Édifice
Édifice néo-gothique construit en plusieurs phases, de 1875 à 1878, puis de 1895 à 1898. Le clocher a été terminé en 1928.
Voir la page Wikipedia, ainsi que le http://paroissesdelille.free.fr/pages_paroisses/ndpentecote/sacre_coeur.html site de la paroisse].
En avril 2018, l'église a été fermée au culte pour une durée prévisionnelle de six mois, la charpente étant attaquée par la mérule.
Historique
Orgue Pierre Schyven & Cie, Bruxelles, 1883. Inauguration par Alphonse Mailly le 18 décembre 1883, avec le concours de MM. Dellaroqua et Koszul [JdR 21/12/1883]. Alphonse Mailly aurait notamment joué un prélude en ré mineur de Bach et une gavotte de Martini. Le journaliste relève "n'a-t-on pas trouvé notamment que la quinte aurait pu être avantageusement remplacée par une fourniture ?", et c'est bien ce qui s'est produit plus tard.
La maison Théodore Puget a présenté un devis de relevage en 1899, qui laisse entrevoir que l'orgue était assez dégradé (baisse de pression, nombreuses fuites), et avait subi une récente intervention hâtive. On lit dans ce devis que l'orgue de M. Pascalin à Hellemmes est en cours d'installation, et que celui de <a href="index.php?option=com_content&view=article&id=9&catid=9">Lille, Conservatoire - Grand auditorium</a> allait être installé "dans quelques jours". L'intervention de Puget au Sacré-Cœur ne semble avoir eu lieu qu'en 1904, d'après les archives Puget ("restauration soufflet et soufflerie" ; source : J.C. Guidarini).
Le 20 août 1910, Maurice Delmotte entreprend le "nettoyage des jeux d'anches du grand orgue et révision de tout l'orgue" pour la somme de 500 Fr. Le 6 avril 1911, il répare la soufflerie, pour 75 Fr. ; le facteur signale qu'à cette occasion, il a "retiré le 2° soufflet du buffet". L'orgue est entretenu par abonnement de 1909 à 1914 (80 Fr par an pour quatre visites) ; il est accordé [par Delmotte] le 8 avril 1919.
Ajout d'un troisième clavier avec transmission pneumatique par Puget, sous la direction du Dr Bédart. Ce troisième clavier a été désactivé par la suite, mais le sommier pneumatique de Puget est resté en place (2011). L'inscription "Offert à Monsieur le chanoine Bauduin pour son jubilé pastoral 1905-1930", qui figure au pied de la plate-face centrale, pourrait faire référence à ce troisième clavier, et peut-être aussi à la restitution des tuyaux de montre (actuellement en zinc), car il est à peu près certain que ceux-ci ont été pillés au cours de la 1° guerre mondiale.
Relevage de la partie instrumentale, restauration de la mécanique par Antoine Pascal (Lille), après 1995.
Buffet
(réservé)
Description
Orgue à deux claviers (plus un troisième muet) et pédalier, en un seul corps, avec console indépendante faisant face à la nef.
Traction mécanique avec machine Barker au grand orgue (dès l'origine).
Composition
Composition d'origine
Selon la fiche d'inventaire :
Composition initiale de l'orgue du Sacré Coeur, Lille | ||
Grand Orgue | Récit expressif | Pédale |
Bourdon 16 | Principal 8 | Contrebasse 16 |
Montre 8 | Bourdon 8 | Soubasse 16 |
Bourdon 8 | Flûte harmonique 8 | Octave-basse 8 |
Gambe 8 | Dulciane 8 | Bombarde 16 |
Flûte harmonique 8 | Voix céleste 8 | Trompette 8 |
Prestant 4 | Flûte octaviante 4 | |
Flûte octaviante 4 | Doublette 2 | |
Quinte 2 2/3 | Trompette 8 | |
Trompette 8 | Basson-Hautbois 8 | |
Cor anglais 8 | Voix humaine 8 |
Manuels : 56 notes ; pédalier : 30 notes.
Composition relevée en 2012
Le clairon du G.O. aurait été ajouté par Pascal.
I - Grand Orgue | II - Récit expressif | Pédale |
Bourdon 16 | Principal 8 | Contrebasse 16 |
Montre 8 | Flûte harmonique 8 | Octav-basse 8 |
Bourdon 8 | Bourdon 8 | Bombarde 16 |
Flûte harmonique 8 | Dolciana 8 | Trompette 8 |
Gambe 8 | Voix céleste 8 | |
Prestant 4 | Flûte ouverte 4 | |
Flûte octaviante 4 | Doublette 2 | |
Quinte 3 | Trompette harmonique 8 | |
Mixture [III-IV] | Basson et hautbois 8 | |
Cor anglais [8] | Voix humaine 8 | |
Trompette 8 | ||
Clairon 4 |
L'étendue des claviers et du pédalier sont inchangés (56/30). Il n'y a pas de tirant pour une quelconque soubasse 16 (réelle ou empruntée) à la pédale, mais les 30 premières notes de celle-ci étant sur moteurs pneumatiques, il est possible qu'un emprunt ait été réalisé ou, au moins, prévu. Pas de trace, non plus, de tirants de jeux pour le 3° clavier, dont les joues (et les touches) montrent clairement qu'il a été incorporé après coup.
Combinaisons : Tirasses GO, R ; Appel machine Barker GO ; accouplement R/GO ; Octave grave R/GO ; appels des jeux de combinaison GO, R, Péd ; Expression à bascule ; Trémolo
Composition de la Mixture :
Ut 1 | Ut 2 | Ut 3 | Mi 4 |
2 | 2 2/3 | 4 | 5 1/3 |
1 1/3 | 2 | 2 2/3 | 4 |
1 | 1 1/3 | 2 | 2 2/3 |
1 1/3 | 2 |
La flûte 4 du récit a les dessus coniques (non pas harmoniques). La doublette de ce même clavier est en fait une flûte sur toute son étendue, cf. aussi l'orgue de St Catherine. Le cor anglais est à anches battantes.
La composition du positif intérieur (3° clavier, sommier situé derrière celui du GO) était sans doute : Unda maris 8 (2° ut), Flûte traversière 8, Clarinette ou Violon 8, Stentor prima 8, Flûte 4.
État
Mauvais en septembre 2012. L'orgue fonctionne, malgré quelques notes muettes (incidents qui semblent chroniques, au vu du carnet d'entretien). La machine Barker n'est pas nerveuse (cf. ce que Puget en disait déjà, en 1899), alors que la mécanique du récit est très dure et inerte, ce que l'éloignement du sommier explique en partie.
L'entretien fut assuré, ces dernières années, par Bernard Cogez ou Antoine Pascal. Mais c'est une tâche ingrate au vu de l'état général de l'édifice : voûtes fissurées, chute de gravats, fenêtres inétanches, traces de ruissellement (cataractes, oserai-je dire) aux murs, présence de pigeons qui souillent la tribune, la console et l'intérieur de l'orgue, le buffet n'ayant pas de plafond. Les organistes doivent donc bâcher la console après chaque prestation.
La tribune fut un temps ouverte, avec pour conséquence un pillage de tuyaux qui explique entre autres la présence de résonateurs neufs (Pascal) pour les anches de pédale.
Titulaires
1866 (? selon P. Guillot, mais à cette date l'église n'existait pas, ni aucune autre semble-t-il sous ce vocable)
...1876...1880...1883... M. Delarroqua
Roger Bergerat (avant son accession à N.D. de la Treille: probablement années 40)
récemment : M. Charles Munch
2012 : quatre organistes desservent le Sacré-Cœur et St. Michel, à savoir : Thierry Brousseau, Johann Günther Egginger, et MM. Parneaudau et van Rappenbusch.
Illustrations
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Sources
Page Antoine Pascal sur site GPFO ; courriel N. Pichon ; annexe de l'inventaire des orgues du Nord (incomplet, en cours) accessible sur le site de Domaine-Musiques ; archives Puget (merci J.C. Guidarini), mémoire R. Servais sur la manufacture Delmotte ; visite et entretien avec un organiste (J.G. Egginger); souvenirs de M. Scherpereel.