Lille, St Sauveur - Orgue de tribune

De Orgues en Hauts-de-France
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Édifice

Église de style néo-byzantin, bénie en 1902. Elle fut construite après l'incendie de l'ancienne église, qui en 1896 avait aussi ravagé l'hôpital St Sauveur adjacent ; le feu avait pour origine le chantier de réparation d'une cloche fêlée [JdR 30/03/1896]. L’architecte était François-Joseph Delemer. Elle est plus intéressante à l'extérieur qu'à l'intérieur, mais pourvue d'un mobilier assez remarquable. On aurait aimé voir le maître-autel avant qu'il soit vandalisé.

L'édifice est ensuite (2014-2015) bâché de partout, et l'orgue de même. Cela fait suite à des infiltrations d'eau, chute de plâtres, etc. Les offices se déroulent donc dans le chœur.

En 2016, l'église est fermée au culte. Elle sera probablement désaffectée[1].

Historique

L'ancienne église était pourvue d'un orgue. Selon Charles Delezenne (note sur le ton des orchestres et des orgues, 1854), l'orgue était ancien et accordé au ton de chapelle, un ton en-dessous du ton d'orchestre. Il indique un La à 769.1 vibrations par seconde (ou 384.5 Hz), sans toutefois préciser la température. Ceci laisse supposer un orgue de "l'ancien régime", ayant conservé son diapason bas malgré les récentes (1851) réparations.

L'église avait subi des interventions pour lui restituer son "vrai caractère". Ainsi, le Journal de Roubaix (6 septembre 1884) précise : "La tribune de l'orgue va être l'objet de modifications qui la mettront en harmonie avec le reste de l'édifice".

L'orgue de tribune de la nouvelle église a été construit par "Van Bever frères, Amiens et Bruxelles", sans doute en 1903 (source : dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Haine et Meuùs). Les "frères" étaient Salomon et Adrien. Inauguration le 1° octobre 1903 par Alphonse Jouglet, titulaire, Charles Quef et Alphonse Mailly. L'orgue serait toujours dans son état d'origine, y compris les altérations réalisées au cours de la construction (cf. plus bas).

Cet orgue serait le plus important et le mieux conservé de la production de Van Bever, devant celui des Dominicains à Bruxelles[2].

Buffet

Dû à Gustave Pattein, sculpteur à Hazebrouck. En chêne.

Description

Orgue en un seul corps, avec console séparée et retournée. Trois claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes.

Traction mécanique avec machines Barker (au G.O. et au positif). Tirage de jeux pneumatique.

Composition

Telle que relevée à la console, en mars 2011. Les porcelaines des tirants semblent homogènes et ne suggèrent pas des changements de composition. Les registres sont listés dans l'ordre de la console (de gauche à droite).

Composition de l'orgue de Saint Sauveur, Lille (2011)
I - Grand Orgue II - Positif expr. III - Récit expr. Pédale
Montre 16 Principal 8 Bourdon 16 Contrebasse 16
Bourdon 16 Cor de nuit 8 Violon 8 Soubasse 16
Montre 8 Salicional 8 Voix céleste 8 Flûte 8
Gambe 8 Unda Maris 8 Flûte d'orchestre 8 Bourdon 8
Flûte harmonique 8 Flûte traversière 4 Bourdon 8 Violoncelle 8
Bourdon 8 Piccolo 1 (b) Flûte octaviante 4 Quinte 10 2/3
Flûte douce 4 Octavin 2 Voix humaine 8 Trompette 8
Prestant 4 Carillon Basson Hautbois 8 Bombarde 16
Doublette 2 Quinte 2 2/3 (b) Clairon 4
Cornet V Cor anglais 8 (a) Trompette harmonique 8
Fourniture V Clarinette 8 Basson 16
Clairon 4 Plein jeu IV
Trompette 8
Bombarde 16

(a) prévu à anches libres, il a été réalisé en basson à anches battantes.
(b) emprunts du carillon à 3 rangs

Pédales de combinaison (dans l'ordre) :
Effet d'orage, Tirasses GO, Positif, Récit, Fonds GO, Pos/GO, Récit/GO, Récit/Pos ; expressions Pos et Récit, Anches Pédale, GO, R, Trémolo

Les combinaisons fixes, actuellement inutilisables, sont appelées par des petits tirants placés sur le fronton de la console, au-dessus de la plaque du facteur. On y lit :

V céleste ; V humaine ; Hautbois ; J fonds ; G Choeur ; 0 (zéro)

Il y a aussi un tirant "souffleur" en haut à gauche, à gauche de celui de la montre du positif.

Titulaires

A l'origine (et dès 1879 au moins) : Alphonse Jouglet. En 1891, Le Journal de Roubaix mentionne d'ailleurs M. Jouglé (sic) comme étant l'organiste de St Sauveur...

... 1972 ... 1984 ... : Albert Lilienthal (parfois suppléé par sa fille Françoise)

1991... 2011... : Anne-Marie Fèvres-Lundy.

État

Son état est moyen en 2012 : quelques jeux sont inutilisables ; il y a des fuites et des cornements, mais l'orgue est jouable et ce que j'ai pu en entendre (fonds, les mutations du positif) lors d'un office est assez puissant et clair. J'ai reçu des commentaires très positifs de la part d'autres personnes qui l'ont entendu ou joué.

Photos

(en attente)

Sources

Visites ; notice de Bernard Hédin dans "Orgues en Nord - Pas de Calais" (F.F.A.O 1992) ; précisions de Pierre Lauwers et Yves Lafargue.