Amiens, Cathédrale - Orgue de tribune

De Orgues en Hauts-de-France
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Historique

L'orgue gothique

En 1429, sur l'initiative d'Alphonse Lemire, valet de chambre du roi Charles VI, une certaine somme est réunie grâce à des dons pour qu'un grand orgue soit construit dans l'immense nef de la cathédrale. Cet instrument, achevé en 1431, était tenu pour le plus grand orgue du royaume de France. De cette époque subsistent la tribune, le soubassement du buffet et certains montants supérieurs.

Des traces du vieux buffet gothique sont toujours visible à l'intérieur du meuble.

En 1549, l'orgue est injouable Un inventaire est alors dressé par Caignard, qui rapporte que l'orgue était un Blockwerk comportant 90 rangs dans les dessus.

XVII° : Pierre Pescheur

L'orgue est reconstruit en 1620 par Pierre Pescheur, qui ajoute un Positif de dos. L'expertise est menée par Jehan Titelouze, qui en assure l'inauguration.

Positif de dos Grand-Orgue Pédale
Bourdon 8 Montre 16 Flûte 8
Montre 4 Bourdon 16 Trompette 8
Doublette 2 Montre 8
Fourniture 3 r. Bourdon 8
Cymbale 3 r. Prestant 4
Voix-humaine 8 Flûte 4
Nazard 2 r.
Doublette 2
Flageolet 2
Tierce 1 3/5
Cornet 5 r.
Grosse Fourniture 5 r.
Fourniture 5 r.
Cymbale 4 r.
Trompette 8
Clairon 4

Des travaux sont effectués en 1661 par Louis de Burcourt, facteur à Amiens, puis en 1703 par Antoine Picard. À cette époque le chapitre semble voir traiter avec Clicquot, mais ses devis paraissent trop onéreux et sont écartés.

XVIII° : Dallery

Dans le courant du XVIIIème siècle, de nouveaux travaux ont lieu, menés par Charles Dallery (Amiens), en particulier en 1769, où l'orgue est agrandi.

Dans les années 1780, le chapitre souhaite confier la reconstruction de l'orgue à François-Henri Clicquot, mais ce projet est ajourné en raison de la Révolution.

Composition de l'orgue à la fin du XVIIIème siècle :

Positif de dos Grand-Orgue Récit Pédale
Montre 8 Montre 16 Cornet 5 r. Flûte 8
Bourdon 8 Bourdon 16 Trompette 8 Flûte 4
Prestant 4 Montre 8 Bombarde 16
Nazard 2 2/3 Flûte 8 Trompette 8
Doublette 2 Bourdon 8 Clairon 4
Tierce 1 3/5 Grosse quinte 5 1/3
Trompette 8 Prestant 4
Cromorne 8 Flûte 4
Hautbois 8 Nazard 2 2/3
Voix-humaine 8 Doublette 2
Tierce 1 3/5
Cornet 5 r.
Fourniture 5 r.
Trompette 8
Clairon 4

XIX° : Abbey puis Cavaillé-Coll

De 1832 à 1834, John Abbey modifie l'orgue sous la direction de Hamel, laissant la composition suivante :

Positif de dos Grand-Orgue Récit Pédale
Montre 8 Montre 16 Flûte 8 Flûte 16
Bourdon 8 Bourdon 16 Bourdon 8 Bourdon 16
Prestant 4 Montre 8 Prestant 4 Flûte 8
Flûte 4 Flûte 8 Cornet 5 r. Flûte 4
Nazard 2 2/3 Bourdon 8 Trompette 8 Bombarde 16
Doublette 2 Prestant 4 Hautbois 8 Trompette 8
Tierce 1 3/5 Nazard 2 2/3 Clairon 4
Plein-Jeu Doublette 2
Cornet 5 r. Tierce 1 3/5
Trompette 8 Cornet 5 r.
Cromorne 8 Fourniture 5 r.
Bombarde 16
1e Trompette 8
2e Trompette 8
Voix-humaine 8
Clairon 4

À la fin du XIXème siècle, l'orgue étant en mauvais état, plusieurs facteurs sont consultés en vue de sa restauration, parmi lesquels les frères Abbey, Schyven et Stoltz.

C'est finalement Aristide Cavaillé-Coll qui reconstruit l'orgue de 1887 à 1889. Harmonisé par Glock et inauguré par Alexandre Guilmant, l'orgue jouissait alors d'une grande réputation pour la qualité de ses timbres. Il comportait trois claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes ainsi composés :

Positif de dos Grand-Orgue Récit expressif Pédale
Montre 8 Montre 16 Bourdon 16 Contrebasse 16
Bourdon 8 Bourdon 16 Diapason 8 Soubasse 16
Salicional 8 Montre 8 Cor de nuit 8 Quinte 10 2/3
Unda maris 8 Bourdon 8 Flûte traversière 8 Flûte 8
Prestant 4 Flûte harmonique 8 Viole de gambe 8 Flûte 4
Flûte douce 4 Violoncelle 8 Voix céleste 8 Bombarde 16
Nasard 2 2/3 Prestant 4 Flûte octaviante 4 Trompette 8
Doublette 2 Flûte octaviante 4 Octavin 2 Clairon 4
Carillon 3 r. Nasard 2 2/3 Cornet 5 r.
Trompette 8 Doublette 2 Basson 16
Cromorne 8 Cornet 5 r. Trompette harmonique 8
Clairon 4 Fourniture 5 r. Basson-Hautbois 8
Cymbale 3 r. Voix humaine 8
Bombarde 16 Clairon harmonique 4
Trompette 8
Basson 8
Clairon 4

Accouplements GO, Positif/GO, Récit/GO, Récit/Positif à l'unisson, Positif/GO et Récit/GO à l'octave grave. Tirasses Positif, GO, Récit. Appel anches Positif, GO, Récit, Pédale. Trémolo Positif et Récit.

En 1914, le ministre des Beaux-Arts ordonne le démontage de l'orgue, rapidement effectué par les pompiers de Paris aidés de Félix Van den Brande, facteur à Amiens, puis stocké au château d'Eu avec une partie du mobilier. Contrairement à certaines rumeurs, le démontage de l'orgue et son stockage se déroulèrent sans anicroche.

Interventions de Roethinger

L'instrument n'est remonté qu'en 1936 par la maison Roethinger, qui effectue des modifications sur le plan sonore : ainsi, certains jeux de Cavaillé-Coll ayant disparus sont remplacés par d'autres d'esthétique néoclassique, et les pressions sont baissées. De plus, la console est refaite. Dans son article sur l'instrument pour la revue l'Orgue, Norbert Dufourcq remarque que ce dernier ne s'épanouit pas dans l'immense nef, et qu'un clavier supplémentaire doté de chamades eût été préférable à la Contrebombarde 32 en cuivre, qui, à elle seule, couvrait le reste de l'orgue...

En 1965, un relevage incluant quelques légères modifications a lieu, réalisé par Charles Acker pour le compte de la maison Roethinger. La Contrebombarde, dégradée par les pigeons, est déposée à cette occasion.

Description

Console

3 claviers de 56 notes et pédalier de 32 notes en fenêtre. Tirants de jeux (Roethinger, 1936) disposés en gradins.

Transmissions

Mécanique, avec Barker pour les claviers de GO et récit. Mécanique pour le sommier des anches de pédale et pneumatique pour les fonds. Le tirage des jeux est mécanique pour les fonds et pneumatique pour les jeux de combinaisons.

Sommiers

Les sommiers sont de Cavaillé-Coll. Dans l'ordre :

  • Pédale (bourdons), dans le triforium
  • Pédale côté Ut#
  • Récit côté Ut
  • Grand-Orgue côté Ut
  • Grand-Orgue côté Ut
  • Pédale côté Ut

Tuyauterie

En grande partie de Cavaillé-Coll et Roethinger, avec présence de tuyaux plus anciens réemployés par Cavaillé. Celle-ci est pavillonnée avec dents sur les biseaux.

Soufflerie

Dans une salle à hauteur du triforium, l'alimentation primaire est assurée par un moteur (ancien) alimentant 2 groupes de réservoirs superposés. Elle alimente ensuite 6 réservoirs situés à l'intérieur du buffet.

Composition actuelle

Positif de dos Grand-Orgue Récit expressif Pédale
Montre 8 Montre 16 Quintaton 16 Bourdon 32
Bourdon 8 Bourdon 16 Diapason-Flûte 8 Principal 16 (emprunt M16)
Flûte à fuseau 8 Montre 8 Cor de nuit 8 Soubasse 16 (ext. B32)
Prestant 4 Diapason 8 Viole de gambe 8 Contrebasse 16
Flûte douce 4 Bourdon 8 Voix céleste 8 Principal 8 (emprunt M16)
Nasard 2 2/3 Flûte harmonique 8 Prestant 4 Bourdon 8 (ext. B32)
Doublette 2 Salicional 8 Flûte 4 Flûte 8
Tierce 1 3/5 Prestant 4 Octavin 2 Prestant 4 (emprunt M16)
Fourniture 4 r. Flûte 4 Plein-jeu 4 r. Flûte 4
Trompette 8 Nasard 2 2/3 Cornet 5 r. Fourniture 4 r.
Cromorne 8 Doublette 2 Bombarde 16 Bombarde 32 (supprimée en 1965)
Clairon 4 Cornet 5 r. Trompette 8 Bombarde 16
Fourniture 6 r. Basson-Hautbois 8 Trompette 8
Cymbale 4 r. Voix humaine 8 Clairon 4
Bombarde 16 Clairon 4
Trompette 8
Clairon 4

Tirasses Pos, GO, Récit. Accouplements : GO, Positif/GO, Récit/GO, Récit/Positif à l'unisson, Positif/GO et Récit/GO à l'octave grave. Appel mixtures Positif, GO, Récit. Appels anches Positif, GO, Récit, Pédale. Appel tutti (tous les appels mixtures et anches). Trémolo Positif et Récit.

Photos

Dorian Dineur, Geoffrey Chesnier

État

Moyen en 2017 ; l'instrument n'a pas été relevé depuis 1965. Un projet est en cours d'élaboration.

Organistes

et remerciements : Geoffrey Chesnier

Édifice et localisation

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Acoustique

Notes et références