Lille, Palais Rameau

De Orgues en Hauts-de-France
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Édifice

Le Palais Rameau fut édifié de 1876 à 1879[1] et hébergea toutes sortes de foires-expositions, comme par exemple l'Exposition des Arts Industriels de Lille en 1882.

Historique

En 1882, un orgue (facteur : E. Laigre) fut exposé et vendu[2]. Cet instrument était donc probablement sans rapport avec le Palais Rameau.

En 1923, Georges Desurmont[3], industriel établi à Tourcoing, fait don de son orgue personnel à l'Etat, à condition qu'il soit placé au Palais Rameau. Geogres Desurmont avait ainsi annoncé son intention au ministre de l'instruction publique et des beaux-arts [4]:

Monsieur le Ministre,
J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien accepter un don, que je désire faire à l'Etat, pour la région du Nord, dans un but démocratique.
Je viens vous offrir mes grandes orgues, après avoir pris conseil d'amis, voulant créer à Lille, un centre musical démocratique, à l'instar des villes américaines et anglaises, qui toutes, ont leurs grandes orgues permettant de donner au peuple de beaux concerts de bonne musique.
Le vaste palais Rameau à Lille, me semble tout indiqué pour cette installation, dont Monsieur le Professeur BEDART, de l'Université de Lille, veut bien se charger. Je mettrai au don que je fais à l'Etat, la clause essentielle que ces orgues soient placées dans ce local. Le maire de Lille m'a donné l'assurance qu'il acceptait de les y recevoir, se chargerait du montage sur une tribune spécialement construite, pour grouper autour de l'orgue, les grandes masses chorales du Nord.
On peut donc ainsi créer au Palais Rameau, une source de jouissances artistiques nouvelles pour le peuple, en lui offrant des éléments d'éducation musicale, qui font défaut au Café-Concert et dans les salles de bal.
Je n'insiste pas sur le côté moral de cette organisation, sachant bien, Monsieur le Ministre, combien vous êtes attaché à toutes les œuvres démocratiques susceptibles de donner une notion d'art aux populations ouvrières.

L'orgue fut installé sur une tribune construite exprès par l'architecte Émile Dubuisson[4]. Ses origines sont obscures, mais dans une lettre précédente, adressée au Maire de Lille en 1922, Georges Desurmont mentionne qu'il a été endommagé par les Allemands pendant la guerre.

Inauguration en 1926 par Adolphe Marty[5].

Cet orgue fut ensuite agrandi par Paul Krischer sous la direction du Dr Gabriel Bédart

Son utilisation est attestée, par exemple, dans le "Journal de Roubaix" et "l'Égalité de Roubaix-Tourcoing" qui signalent des auditions d'orgue, d'un niveau élevé, les 1° et 2 décembre 1927 avec M. Simonnar (probablement Paul Simonnar, futur professeur au conservatoire de Lille) aux claviers. Cette audition eut lieu dans le cadre du 3° salon régional de l'automobile et du cycle.

Il n'en reste rien.

Composition[5]

I - Grand Orgue II - Positif expressif III - Récit expressif Pédale
Bourdon 16 Gambe 8 Bourdon 8 Flûte 16
Montre 8 Flûte stentor 8 Gambe 8 Soubasse 16
Bourdon 8 Flûte conique 8 Voix céleste 8 Flûte 8
Flûte 8 Dulciana 8 Quintaton 8 Bourdon 8
Éoline 8 Violon stentor 4 Flûte 8 Bombarde 16
Prestant 4 Gemshorn 4 Flûte 4
Quinte 2 2/3 Doublette 2 Trompette 8
Tuba 8 Tierce 1 3/5 Basson-Hautbois 8
Plein-jeu III Voix humaine 8
Trompette 8
Clarinette 8

GO / Machine, Tirasses I, II, III ; Accouplements II/I, III/I, III/II ; II/II en 16 et 4 ; I/I en 4 ; III/III en 16. Appels anches I, II, III. Tremolo II, tremolo III. Appel jeux préparés

Organistes

Années 20 : le Dr Gabriel Bédart[6]

Sources

Article E. Delahaye dans Orgues Nouvelles n°19, hiver 2013

Voir aussi les délibérations du conseil municipal de Lille, 1926, p. 334

  1. Le Patrimoine des Communes du Nord, éd. Flohic, p. 1016.
  2. JdR 14/04/1882 et 29/04/1882 ; N.B. il a pu s'agir d'un harmonium, le terme "orgue" étant employé indifféremment pour les deux à l'époque. Un "Émile Laigre" est effectivement attesté à Lille comme facteur ou marchand de pianos ; voir ce site
  3. Selon Geneanet : 1866-1926, industriel en bonneterie
  4. 4,0 et 4,1 Archives municipales de Lille, cote 4M/9/3
  5. 5,0 et 5,1 source : Étienne Delahaye, cité par M.-A. Chesnier Normand, l'Orgue n°306
  6. Maurice Hocquette, cité par Marie-Astrid Chesnier Normand, l'Orgue n°306, p. 106