Un brevet pour les sommiers à registres à "dédoublement" a été déposé par Pierre Schyven en 1883 (selon le dictionnaire mentionné ci-dessus). Mais d'autres systèmes d'emprunt purement mécaniques avaient déjà été pratiqués bien avant cette date, notamment par Merklin (Rome, St Louis des Français, 1880). Peut-être Schyven n'a-t-il fait breveter qu'une nouvelle variante de dédoublement, faisant sonner les tuyaux à des octaves différentes (comme à St Jean Baptiste de Châlons, ou à Ste Elisabeth de Roubaix), ce qui n'est pas le cas ici ni à Rome.
Cet orgue, malgré ses quinze jeux réels seulement, sa boîte unique, sa mécanique assez dure et son pédalier limité au ré et déporté vers la droite, est d'une étonnante souplesse d'emploi. Des registrations très inattendues y sont possibles (le nasard, très doux, permet de nombreuses combinaisons ; un grand plenum boîte fermée n'est pas chose courante ; etc.). Les timbres sont très diversifiés et d'une grande qualité, notamment les anches et l'excellent salicional. L'auteur de ces lignes y a joué 155 des 253 pièces de l'Orgue Mystique de Charles Tournemire sans ressentir de "limitation", au prix bien sûr de quelques acrobaties pour circonvenir l'étendue limitée du pédalier et l'absence de troisième clavier (mains réparties sur deux claviers, transpositions, etc.).
= Buffet =