Cet instrument fut mon instrument d'étude pendant plusieurs années (2001-2005, en gros). Il ne servait pas pour les messes, sous prétexte qu'il était "trop bruyant", et les accompagnements étaient par conséquent serinés depuis un épouvantable zinzin électronique, technologie des années 70, d'ailleurs totalement insuffisant et avec des contacts défectueux partout. Bien entendu (?) seul l'organiste de service pouvait s'en rendre compte. D'ailleurs, le titulaire était parti, écœuré.
Que faire... les personnes qui me l'on fait visiter pour la première fois semblaient presque gênées. Que faire ? mauvaise question pour quelqu'un qui avait joué un orgue de deux jeux et demi, avec pédalier en tirasse, pendant une dizaine d'années, sans éprouver de frustration particulière. Beaucoup de choses. Dix jeux (non électroniques), c'est beaucoup... la flûte 8, assez grosse et d'une sonorité assez indiscrète (pieds des tuyaux très ouverts, jeu harmonique de Delmotte recoupé par Pascal (, une manie des années cinquante qui n'a jamais donné de bons résultats) est sans grand intérêt : restent neuf jeux, c'est encore assez, si la qualité est au rendez-vous.
Commençons par le principal, à savoir la Montre 8. J'en ai rarement entendue une qui soit aussi versatile : assez claire et équilibrée pour des ricercari, les dessus assez chantants pour les heures mystiques de Boëllmann, et offrant assez d'assise tout de même pour supporter le plein jeu, sans devoir ajouter l'inévitable bourdon de 8... mon premier essai du choral "O Mensch, bewein' dein Sünde groß" (BWV 622) avec toutes les voix sur cette montre et la pédale en tirasse (en 8') ne laissait rien à désirer, voilà tout.