Saint-Quentin, Basilique

De Orgues en Hauts-de-France
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Historique

Selon André Raugel, la première mention qui nous est faite de l'instrument se trouve dans un compte de la sénéchaussée du Vermandois, consigné par Claude Emmeré. Ce compte nous apprend que, l'an 1329, l'orgue étant en mauvais état dut être réparé par Bauduin Corbisson. Ce facteur est un des plus anciens facteurs français connus.

Grâce à la générosité de Louis XIV, lié d'affection à la collégiale, le Chapitre commande à Robert Clicquot un nouvel orgue, le précédent ayant été totalement détruit par un incendie en 1669.

La construction de la tribune est confiée à un maître sculpteur saint-quentinois : Girard de la Motte. Le buffet est dessiné par Jean Berain et réalisé par Pierre Vaideau, respectivement dessinateur et menuisier au service du Roi. Cet instrument est terminé en 1703, comporte 47 jeux sur 4 claviers et pédalier.

En 1840 une restauration complète est confiée à Antoine Sauvage, disciple d'Aristide Cavaillé-Coll, qui installe alors une machine Barker et effectue des modifications dans l'esthétique romantique naissante. En 1888, Auguste Brisset effectue un relevage.

En 1917, la tuyauterie est fondue, la mécanique détruite et le buffet sérieusement endommagé. Ce dernier est restauré parallèlement à la remise en état de la Basilique.

La reconstruction est confiée en 1961 à la manufacture Haerpfer-Erman, de Boulay (Moselle). L'inauguration a lieu les 27 et 28 mai 1967, assurée par Jean-Jacques Grunenwald et Henri Doyen.

Il est actuellement le plus imposant orgue de Picardie.

Illustrations et informations disponibles à cette adresse : http://inventaire.picardie.fr/docs/PALISSYIM02004587.html

Description

Console

Console en fenêtre. 4 claviers de 61 notes et pédalier de 32 notes. Tirage de jeux par tirants situés de part et d'autre des claviers. Tirasses, accouplements et annulateurs par dominos au-dessus des claviers doublés de poussoirs au-dessus du pédalier.

Transmissions

Traction mécanique pour les claviers et le pédalier, électriques pour les jeux. L'accouplement Récit / Grand Orgue est électrique. Les tirasses et accouplements sont manœuvrés par un appareillage électropneumatique.

Sommiers

Sommiers à registres en chêne de la forêt d'Ottonville (près de Boulay, siège de la maison Haerpfer). Le sommier du grand orgue est au centre, celui du récit immédiatement derrière, l'écho est au-dessus des claviers. Les sommiers de pédales, diatoniques, sont placés sur les côtés. Le principal 32 et la bombarde 32 sont placés sur moteurs pneumatiques.

Tuyauterie

Tuyauterie de bois réalisée en sapin des Vosges et en acajou. Tuyaux de métal en étain, étoffe[1] ou cuivre rouge[2].

Soufflerie

Ventilateur Meidinger. Soufflerie primaire à 160 mm pour l'alimentation du tirage des jeux. Les pressions étaient, en 1967, de 75 mm au Grand Orgue, 65 mm au positif, 95 mm au récit, 55 mm à l'écho, et 85 mm à la pédale.

Composition

Composition en 1967

I. Positif II. Grand-Orgue III. Récit expressif IV. Echo Pédale
Montre 8 Montre 16 Quintaton 16 Cor de nuit 8 Principal 32
Bourdon 8 Bourdon 16 Principal 8 Flûte à fuseau 4 Principal 16
Gemshorn 8 Montre 8 Flûte harmonique 8 Quarte de nasard 2 Soubasse 16
Prestant 4 Bourdon 8 Cor de nuit 8 Piccolo 1 Principal 8
Flûte 4 Spillflöte 8 Dulciane 8 Sesquialtera II Flûte 8
Nasard 2 2/3 Gros nasard 5 1/3 Unda maris 8 Cymbale IV Bourdon 8
Doublette 2 Prestant 4 Prestant 4 Chalumeau 8 Principal 4
Blockflöte 2 Flûte à cheminée 4 Flûte 4 Flûte 4
Tierce 1 3/5 Grosse Tierce 3 1/5 Doublette 2 Principal 2
Larigot 1 1/3 Doublette 2 Cornet III Flûte 2
Fourniture V Quarte de nasard 2 Fourniture V Cornet III
Cymbale IV Cornet V Cymbale IV Fourniture VI
Cromorne 8 Grande fourniture VIII Bombarde 16 Bombarde 32
Trompette 8 Petite fourniture IV Trompette 8 Bombarde 16
Clairon 4 Cymbale IV Hautbois 8 Ranquette 16
Bombarde 16 Voix Humaine 8 Trompette 8
Trompette 8 Clairon 4 Clairon 4
Clairon 4 Clairon 2

Accouplements : Positif/GO, Récit/GO, Récit/Positif, Echo/GO, Echo/Récit, Echo/Positif Tirasses GO, Positif, Récit, Echo. Annulations anches et annulations mutations pour chaque plan sonore. Trémolo Récit.

La composition ne semble pas avoir évolué (en 2017).

Composition des mixtures

Etat de 1967, selon l'article de Félix Raugel (cf. sources) :

Ut 1 Mi 1 Sol 1 La 1 Ut 2 Ré 2 Fa 2 Sol 2 La 2 Sib 2 Ut 3 Ré 3 Fa 3 Ut 4 Fa 4 Sol 4 La 4 Si 4 Ut 5 Ré 5 Fa 5 Sol 5
GO : 2 2/3 4 5 1/3 8
GF VIII 2 2 2/3 4 5 1/3
1 1/3 2 2 2/3 4
1 1 1/3 2 4
2/3 1 1 1/3 2 2/3
2/3 2/3 1 1/3 2 2/3
1/2 2/3 1 2
1/2 1/2 1 2
GO : 1 1 1/3 2 2 2/3 4
PF IV 2/3 1 1 1/3 2 2 2/3
1/2 2/3 1 1 1/3 2
1/3 1/2 1 1 1/3 1 1/3
GO : 1/2 2/3 1 1 1/3
CY IV 1/3 1/2 2/3 1
1/4 1/3 1/2 2/3
1/6 1/4 1/3 1/2
POS : 1 1/3
F V 1
2/3
1/2
1/3
POS : 1/3
CY IV 1/4
1/6
1/8
REC : 2
F V 1 1/3
1
2/3
1/2
REC : 1
CY IV 2/3
1/2
1/3
ECHO : 1/2
CY IV 1/3
1/4
1/6
PED : 4
F VI 2 2/3
2
1 1/3
1
2/3

État

assez bon en septembre 2017. Un projet de restauration associé à la restauration du buffet est en cours d'élaboration. Entretenu depuis 2003 par Daniel Decavel.

Édifice et localisation

Carte

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Notes et références

Sources

André Raugel, les Grandes Orgues et le organistes de la basilique de Saint-Quentin, Imprimerie de la Presse de Seine-et-Oise, Argenteuil, 1925

Félix Raugel, les Grandes Orgues et le organistes de la basilique de Saint-Quentin, dans L'Orgue n°122-123, 1967

Visite impromptue, novembre 2014 (A. Magnien)

  1. étain à 30%
  2. probablement pour la bombarde 32 ; le cuivre était en vogue à l'époque pour les résonateurs de grande taille, cf. aussi Amiens